D'abord, la réalité des chiffres : 123 actions racistes et 166 actions antisémites pour les neuf premiers mois de 2004. Plus que pour toute l'année 2003. Ensuite, la réaction de Dominique de Villepin qui a rappelé hier avoir «voulu faire de la lutte contre le racisme et l'antisémitisme une priorité», car ces deux phénomènes «sont la négation même de notre identité nationale». Mais comment lutter efficacement contre ces deux fléaux ? Le ministre a donné quelques éléments de réponse lors de la communication du rapport confié à l'écrivain et médecin Jean-Christophe Rufin.
Se livrant à un «profilage» des auteurs de violences antisémites, Rufin note que «la partie la plus importante d'entre eux ne peut être cataloguée ni à l'extrême droite, ni parmi les délinquants connus des quartiers difficiles. (...) Seul un nombre relativement faible est d'origine maghrébine. Beaucoup d'entre eux sont originaires de pays sans liens avec la question israélo-arabe, ce qui rend moins naturelle leur éventuelle identification à la cause palestinienne».
«Contagion». Le rapporteur estime que la présence d'un antisionisme radical au sein de la mouvance antiraciste porte les ferments d'une «contagion qui peut mettre en danger la vie de nos concitoyens juifs». D'où une proposition de loi «permettant de punir ceux qui porteraient sans fondement, à l'encontre de groupes, d'institutions ou d'Etats, des accusations de racisme et utilisent à leur propos des comparaisons injustifiées avec l'apartheid ou le naz