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Libération

Prison de Moulins: «violences inadmissibles» sur des mutins

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Un rapport revient sur le dénouement d'une prise d'otages en 2003.
publié le 3 janvier 2005 à 23h22

Moulins correspondance

Le haut magistrat Pierre Truche est en colère. Le président de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) n'a pas apprécié d'être mené en bateau lors de son enquête à la centrale de Moulins (Allier) sur «les violences illégitimes, injustifiables, inadmissibles», commises le 24 novembre 2003 à l'encontre de deux détenus preneurs d'otages. Ceux-ci protestaient contre la dureté des conditions de détention. Huit heures durant, ils avaient retenu dans les ateliers de la prison trente-quatre otages, dont trente prisonniers. Ils se sont finalement rendus sans résistance et sans avoir touché à leurs otages.

Cagoules. Libération s'est procuré le rapport confidentiel de la CNDS, daté du 14 décembre, où ses membres s'insurgent contre «certains témoignages délibérément fallacieux, grossièrement orientés, visant uniquement à discréditer les uns ou les autres des services de sécurité, révélateurs de l'existence d'un contentieux très préoccupant entre les personnels de surveillance de la centrale et les agents des Eris». Créées en 2003, ces Eris, équipes régionales d'intervention et de sécurité, regroupaient ce jour-là une quarantaine d'hommes venus de Lyon, Dijon et Paris, cagoulés et armés.

A leur sortie des ateliers, les deux détenus, André Allaix et Cyrille Bastard, ont d'abord eu droit à la «haie d'honneur», passage forcé entre deux rangées de surveillants locaux. Les membres des Eris assurent avoir eux-mêmes pris des coups en essayant de protéger