Et Philippe Douste-Blazy est arrivé. Alors que depuis des années la psychiatrie criait misère sans qu'on l'entende, alors qu'entre la réduction des moyens et la multiplication de nouvelles missions la barque de la santé mentale se chargeait de plus en plus sans réelle contrepartie budgétaire (Libération du 4 février), le ministre de la Santé a présenté, vendredi, son plan sur la nouvelle politique de santé mentale, qu'il qualifie lui-même d'«inouï». «C'est plus d'un milliard d'euros qui seront consacrés à ce plan, un effort considérable de la collectivité à la hauteur des enjeux de la santé mentale, a-t-il expliqué. Tant par la méthode, par les moyens dégagés que par ses objectifs, ce n'est pas un simple plan que je désire construire mais une véritable politique de santé mentale.»
On aimerait le croire. En tout cas, Douste-Blazy a fait, vendredi, ce qu'il sait faire le mieux : réagir à une crise, sentir une situation, citant au passage le philosophe Michel Foucault. Et donner le sentiment qu'il a fait des choix. En particulier, celui de poursuivre la politique de santé mentale à la française, autour du secteur (1). «J'ai découvert des hôpitaux psychiatriques en souffrance faute de moyens adaptés, a-t-il martelé. Aujourd'hui, la psychiatrie se trouve confrontée à une situation paradoxale et complexe. Les comparaisons européennes de santé mentale montrent que la place de la France n'est pas à la hauteur de son ambition.» Et de noter que «la France a le taux de suicide le plus é