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Libération

Un an après, les chercheurs de nouveau dans la rue

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A Paris et en province, des milliers de manifestants ont dénoncé le manque de moyens, espérant renouer avec la mobilisation de 2004.
publié le 5 février 2005 à 0h23

«Un très bon début.» On sent du soulagement dans les propos de Jacques Fossey, patron du SNCS-FSU. Vendredi, quelques milliers de chercheurs parisiens battaient le pavé devant le campus Jussieu, à l'appel de l'intersyndicale recherche-enseignement supérieur (1) et du mouvement Sauvons la recherche (SLR). Des manifestations et rassemblements se sont également tenus en province, à Bordeaux, Lille, Lyon, Grenoble, Montpellier, Marseille... Tous voulant clairement signifier que les scientifiques n'allaient pas laisser passer sans réagir l'actuel projet de loi d'orientation et de programmation pour la recherche et l'innovation.

Ambiance tonique, avec banderoles syndicales, d'Orsay, de l'Inra (agronomie), de l'Ined (démographie), de Paris-XIII, de la Pitié-Salpêtrière, pin's et ballons de SLR, sifflets et blouses blanches. Comme le souligne un jeune physicien, «c'est reparti pour un tour». Les manifestants espèrent la reprise d'un air de 2004, lorsqu'une mobilisation exceptionnelle des scientifiques avait mis le gouvernement sur la défensive. Reprenant une méthode dont l'efficacité avait presque surpris ses promoteurs, Sauvons la recherche vient d'ailleurs de lancer une pétition sur l'Internet (2) qui demande au gouvernement de «revoir sa copie». SLR lui reproche de vouloir «asservir la recherche publique à des intérêts immédiats ou particuliers» en consacrant la quasi-totalité des efforts financiers supplémentaires à l'innovation industrielle. Ironie de la situation : les patrons