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Libération

Une sénatrice s'invite au chevet délabré de l'hôpital de Fresnes

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Visite «inopinée» de Nicole Borvo (PCF) auprès des détenus malades.
publié le 5 février 2005 à 0h23

Par correction, Nicole Borvo, sénatrice PC de Paris, a envoyé un fax une heure avant de débarquer. A dix heures vendredi, elle entrait dans l'hôpital pénitentiaire de Fresnes. «Visite inopinée», dit-elle. Sa première visite dans un hôpital pénitentiaire. Pour voir l'état des lieux, du personnel, des malades.

Nicole Borvo a découvert une «équipe médicale et pénitentiaire dynamique, motivée, ayant bien identifié les problèmes». Mais confrontée à une pénurie de personnel «sans doute aggravée par le fait que les médecins ne sont pas forcément motivés pour aller soigner des détenus, présume-t-elle. Il manque toujours un anesthésiste». Les lieux sont néanmoins dans un état déplorable. L'hôpital a 100 ans, les murs sont décrépis, les normes obsolètes depuis belle lurette. «Alors ils doivent bricoler. Et puis les chambres font 9 mètres carrés, comme les cellules, critique-t-elle. Normalement, une chambre d'hôpital doit faire 11 mètres carrés.» Côtés soins : «Ils sont à peu près équivalents à ceux dispensés dans les hôpitaux publics, je pense.» Mais ce qui l'a frappée, «c'est l'état dans lequel les détenus arrivent». Calamiteux. «Les yeux, les dents, tout ce que vous voulez, c'est tout qui ne va pas, décrit Nicole Borvo. Ils arrivent avec des polypathologies après des années de détention sans soins.»

Des maladies souvent aggravées par la détention. «Ce que nous voyons chez les prisonniers hospitalisés en dit long sur l'état de santé des détenus.» Nicole Borvo s'inquiète particulièremen