La Roche-sur-Yon envoyé spécial
La Maison d'Ariane a souvent fait parler d'elle. Mais jamais autant que depuis la mise en examen de son directeur en fin de semaine dernière pour viols et agressions sexuelles. Ce centre de La Roche-sur-Yon (Vendée), qui se propose d'accompagner des femmes enceintes avant et après l'accouchement, «repose sur la conviction que la vie est sacrée et inviolable dès la conception jusqu'à la mort naturelle». C'est, sous cette périphrase, un centre anti-IVG. A son installation en 1994, Philippe de Villiers (Mouvement pour la France), président du conseil général de Vendée, la présentait en ces termes.
Menace de gifle. Delphine (1), une Nantaise arrivée en 2003 à la Maison d'Ariane faute de place dans d'autres foyers, se moque de cette «philosophie» : elle a toujours voulu garder son enfant. Elle raconte qu'après avoir noué une relation de confiance avec elle, le directeur du centre s'est mis à lui poser des «questions très intimes et très sexuelles». Des gestes suivent. Il la bloque contre une gazinière, la caresse furtivement, simule une pénétration avec son doigt. Delphine n'en parle pas jusqu'à ce que le directeur menace de la gifler. «Ça m'a rappelé mon passé. J'en ai parlé à une éducatrice. Nous sommes allées au commissariat.» Quelques jours plus tard, cette éducatrice racontera à la police avoir elle-même été violée par le directeur.
Interrogé pendant sa garde à vue, le directeur, un homme âgé de 61 ans, ne nie pas les rapports sexuels. Mais il af