Quels enseignements tirer de l'affaire d'Outreau pour éviter qu'un tel naufrage judiciaire ne se reproduise ? Jean-Olivier Viout, procureur général à Lyon, a été chargé de répondre à cette question, au lendemain du verdict de la cour d'assises de Saint-Omer (Pas-de-Calais), en juillet. Sept personnes mises en examen pour viols sur mineurs venaient d'être acquittées après des mois de détention provisoire (trois ans pour certains). L'émotion était à son comble. Le garde des Sceaux lança donc la mission Viout.
Hier, le groupe de travail a rendu un catalogue de 59 «préconisations» qui concernent à peu près tous les stades de telles procédures. Le garde des Sceaux a aussitôt promis de produire les circulaires, décrets et autres projets de loi nécessaires à leur mise en oeuvre. «Ce rapport se cantonne à une vision technique du sujet, regrette Côme Jacqmin, du Syndicat de la magistrature. Sans s'interroger sur le climat hyper répressif ambiant, pour ce qui touche à la délinquance sexuelle. Sans s'interroger non plus sur l'impact des lois récentes sur le respect de la présomption d'innocence.» Dominique Barella, président de l'Union syndicale des magistrats, n'y voit «qu'un catalogue de bonnes intentions, sans évaluation des moyens qui permettraient de les mettre en pratique».
«Solitude». C'est autour de l'instruction que se concentrent les principales suggestions. «Le groupe est arrivé à la conclusion que le problème ne tient pas tant à la jeunesse du juge d'instruction qu'à sa solit