Ils ont révisé, organisé quelques galops d'essai, mais aujourd'hui commencent les épreuves finales : le mouvement lycéen, frémissant depuis quinze jours, va se compter à l'occasion des manifestations auxquelles les organisations lycéennes appellent dans toute la France à Paris, 14 heures, place de la République (1). Etat des forces en présence, à l'orée d'une semaine charnière : le projet de loi sur l'éducation de François Fillon sera discuté à partir de mardi 15 par les députés.
Les lycéens : mobilisés
Avant-hier, sur la colonne de la place de la Bastille, à Paris, cette banderole : «Education en danger, lycéens mobilisés». Dans le cortège, le millier de manifestants du début gonfle à vue d'oeil. La police dira 3 000 à l'arrivée, les syndicats afficheront 5 000 à 10 000. Le même jour, à Lyon, ils sont 3 000. Un thème domine : l'égalité des chances. Il s'exprime à travers les inquiétudes sur l'introduction d'une dose de contrôle continu au bac : «On se rend bien compte que notre bac n'aura plus aucune valeur. Ce sera un bac à deux vitesses à cause du système du contrôle continu» (Lotfi et Benjamin, lycée Paul-Valéry, Paris). La crainte d'une soumission de l'école au marché persiste : «Cette réforme va contre la notion de service public de l'éducation. Elle va accentuer l'élitisme, la formation d'une école à deux vitesses avec un accès à la culture interdit aux moins privilégiés. Même si c'est caricatural, l'idée c'est bien de soumettre l'école à la pression du marché et de f