Menu
Libération

A Saint-Maurice, l'hôpital psychiatrique soigne ses mots.

Article réservé aux abonnés
Retour sur l'emballement des syndicats et médias sur des «maltraitances».
publié le 11 février 2005 à 0h29

C'est parti d'un malentendu. Samedi dernier, le syndicat SUD de l'hôpital psychiatrique Esquirol de Saint-Maurice (Val-de-Marne) dénonce des «maltraitances» auprès des patients. Il annonce sa volonté de faire grève, pour le 10 février. SUD donne des exemples de «maltraitances» : patients «agités» obligés de faire leurs besoins sur des alèzes ou des draps, à même le sol, à cause de l'absence de «seaux d'hygiène». «Matelas» imbibés d'urine pas changés, repas servis tièdes, voire froids, «patients hospitalisés sans lits»...

La dépêche de l'AFP attire les télés. Le sujet est dans les «tuyaux» : il fait écho au drame de Pau, où deux employées ont été sauvagement assassinées en décembre, ou encore à l'annonce, vendredi, du plan de santé mentale par le ministre de la Santé. Ce week-end, des reportages sont réalisés à l'intérieur de l'hôpital, des infirmiers témoignent. Libération évoque «l'horreur sanitaire».

Dimanche soir, Philippe Douste-Blazy envoie une délégation à Esquirol. Il annonce une enquête sur ces «possibles cas de maltraitances». S'il y a des responsables, ils seront sanctionnés. Le ministre convoque le directeur. Il le somme ensuite de jouer «la transparence». Un exercice inhabituel pour lui.

Le lundi, sa conférence de presse est un modèle de langue de bois. «Y a-t-il eu un problème avec le matériel, manque-t-il des seaux pour uriner et du papier hygiénique ?» demande un journaliste. «Pas à ma connaissance, l'enquête dira s'il y a eu des dysfonctionnements», répond le di