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Libération

Le maire de Montreuil surveille ses protestants

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Accrochage entre Brard et une église de tradition africaine. Le ministre de l'Intérieur est saisi.
publié le 11 février 2005 à 0h29

Après l'islamophobie et la catholicophobie, la protestantophobie? Depuis quelques mois, Jean-Arnold de Clermont, président de la Fédération protestante de France (FPF) dénonçait les «discriminations» visant surtout les églises protestantes évangéliques afro-antillaises. Hier, il a rendu public un incident révélateur, selon lui, de ce climat.

Dimanche dernier, alors que les fidèles de l'assemblée évangélique Le Rocher ­ créé par des Zaïrois­ étaient rassemblés pour le culte dans leur temple de Montreuil (Seine-Saint-Denis), Jean-Pierre Brard, maire apparenté communiste, a fait irruption, carte tricolore à la main. «Il m'a demandé le dernier rapport prouvant que la salle avait été vérifiée par la commission de sécurité», rapporte le pasteur Félicien Mas Miangu. «Je lui ai dit: "Monsieur le maire, vous ne pouvez pas débarquer comme ça." Il m'a dit: "Il me faut ces documents sinon je reviens dans une demi-heure et j'évacue la salle."» Jean-Marc Dupeux, également pasteur et qui participait ce jour-là au culte, s'interpose: «J'ai dit que cette église est membre de la Fédération protestante de France. Monsieur Brard a indiqué que cela constituait un label et que donc il abandonnait sa demande.» Interrogé par Libération, le maire de Montreuil déclare s'être «rendu dimanche dans six lieux différents». «Les pouvoirs de police du maire lui donnent l'obligation de contrôler les problèmes de sécurité. S'il y a un incendie et qu'il y a des morts, c'est lui qui est responsable», explique-t-