On le redoutait, des indiscrétions avaient commencé à filtrer (Libération du 28 janvier), les résultats le confirment. Hier, l'Institut de veille sanitaire a rendu publiques les dernières estimations sur la situation en France de l'épidémie d'hépatite B (VHB) et d'hépatite C (VHC). Elles montrent qu'en France près de 300 000 personnes seraient porteuses du VHB, soit deux fois plus que prévu. Pour le VHC, les données seraient, elles, plutôt stables.
Cette double étude est la première du genre par son importance. Elle a été réalisée auprès de 14 000 personnes âgées de 18 à 80 ans affiliées au régime général de l'assurance maladie. Au regard des nombreuses polémiques de ces dernières années autour de la vaccination systématique contre l'hépatite B, il manquait en effet des données essentielles sur l'importance de la présence du VHB en France. En 1992, on avait lâché le chiffre de 600 000 personnes touchées. Dix ans plus tard, les estimations parlaient de 100 000 porteurs du virus, mais sans aucune certitude.
Les résultats de l'Institut de veille sanitaire (IVS) font donc état d'un taux de prévalence du portage de l'antigène HBs (1) de 0,68 % chez les assurés âgés de 18 à 80 ans. «On estime ainsi que le nombre de porteurs chroniques de l'antigène HBs serait de l'ordre de 300 000 chez les personnes âgées de 18 à 80 ans», note l'institut. «Un chiffre important», précise le professeur Gilles Brucker, directeur de l'IVS. «Mais, faute de comparaison, on ne peut pas en déduire catégoriq