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Libération

Les fissures béantes laissées par la canicule

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Dans la Sarthe, les propriétaires de maisons sinistrées par l'assèchement des sols ne seront pas indemnisés.
publié le 15 février 2005 à 0h35

Saint-Georges-du-Bois,

Fresnay-sur-Sarthe envoyé spécial

Mauvais présage pour un retour de vacances. «Lorsqu'on est rentrés chez nous, fin août 2003, on s'est aperçus que quelque chose clochait dans notre maison parce qu'on n'arrivait plus à ouvrir la porte de la salle de bain», se souviennent Valérie et Philippe Boulay, propriétaires d'un pavillon à Saint-Georges-du-Bois, commune de la périphérie du Mans (Sarthe). Un signe anodin, annonciateur de «l'immense désarroi» dans lequel va plonger cette famille.

La canicule, qui a fait plus de 14 000 morts, a aussi provoqué des dommages matériels considérables dans l'Hexagone. Du fait de l'assèchement des sols, des maisons bâties sur des terrains argileux ont été déstabilisées dans leurs fondations. Provoquant affaissement de dalles, de murs porteurs, fissures, détachement de cloisons. Et alors que les travaux de réparation se chiffrent parfois à plusieurs dizaines de milliers d'euros, aucune perspective d'indemnisation ne semble se profiler pour des milliers de familles.

«Dépité». Pour obtenir une aide, la maison doit se situer dans une commune figurant dans un arrêté ministériel constatant l'état de catastrophe naturelle. Or les critères retenus par le gouvernement semblent surtout obéir au souci de préserver l'équilibre économique global du système assurantiel mis sous tension par l'avalanche de catastrophes naturelles (lire ci-dessous). «Pour le département de la Sarthe, pas une seule commune n'a été retenue. C'est comme s'il ne s'