Abreschviller, Dabo (Moselle) envoyé spécial
Robert Weber a une manie : ramasser ce qui traîne par terre. Dans sa mairie et son village d'Abreschviller au pied du massif du Donon, ce proviseur en retraite s'attaque aux papiers et aux paquets de cigarettes. Le mois dernier, alors qu'il remontait la vallée de Saint-Quirin par la départementale 44 en direction du cimetière militaire allemand du Donon, il a aperçu dans le fossé, sur le côté gauche de la route, «un sac clair, du type de ceux qu'on utilise pour la literie». Robert Weber s'est arrêté, à 6 km des dernières maisons d'Abreschviller, entre la tête du Calice et la tête de la gorge aux Sangliers. Là, la vallée n'a pas plus de trente mètres de large. Seuls ont la place de s'y glisser la petite route départementale et un chemin forestier, séparés par la Sarre Rouge, torrent qui tire son nom de la couleur des alluvions qu'il charrie en période de crue. S'approchant du sac, Robert Weber a «senti une légère odeur et vu une tache de matière jaune». «Un certain nombre d'impressions fugitives me faisaient penser à une charogne, raconte le maire. J'ai téléphoné aux gendarmes pour leur demander de prendre des dispositions.»
Le lendemain, les gendarmes de la brigade de Lorquin l'ont appelé pour lui dire que le sac contenait des restes humains. Robert Weber est retourné sur place avec eux. Il a vu que le sac clair recouvrait un sac poubelle noir dans lequel avait été glissé un tonneau. A l'intérieur, un corps. «Un pied et une jambe dé