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Libération

Mont-Blanc : les cachotteries de Volvo

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Des modèles identiques au poids lourd du tunnel avaient déjà pris feu.
publié le 22 février 2005 à 0h41

Bonneville envoyée spéciale

Une semaine après l'incendie du tunnel du Mont-Blanc, le 1er avril 1999, à Pontarlier dans le Jura, un camion Volvo du même type que celui conduit par Gilbert Degrave prenait feu au niveau du filtre à air. L'incendie n'a pas eu lieu dans un tunnel, il a pu être rapidement maîtrisé. Selon les experts commandés par Fortis, l'assureur de Gilbert Degrave, des dizaines d'autres feux sont intervenus sur ces camions.

Hier, le tribunal correctionnel de Bonneville a examiné les éventuels défauts de ces poids lourds et, surtout, la connaissance que leur constructeur, Volvo, pouvait en avoir. Les experts de Fortis ont cité en particulier trois cas d'incendie antérieurs, en 1997 et 1999. Cas qui ont tous fait l'objet de rapports transmis à Volvo et qui font dire à ces experts que le constructeur suédois «avait une connaissance préalable des défauts de ses moteurs».

«Volvo a essayé de cacher ces défauts, tout en apportant des modifications successives pour y remédier», dénonçaient hier à la barre les experts de l'assureur. Depuis le drame du Mont-Blanc, le constructeur suédois a en effet procédé à plusieurs corrections sur ses camions. Les experts de l'assureur en ont répertorié huit. Toutes sont en lien avec les problèmes mis en lumière par les expertises judiciaires dans la recherche des causes de l'incendie du Mont-Blanc. «Nous avons apporté des changements quand nous avons pris conscience du risque d'incendie des filtres à air», a concédé hier à la barre Kenn