Devant la prison de Bapaume (Pas-de-Calais), ils étaient 120. Les chanteurs de Jolie Môme, une délégation belge du Secours rouge international, de la CNT, du collectif Ne laissons pas faire, pour scander «dix-huit ans, c'est fini, rendez-nous Nathalie !». Samedi, proches et militants se sont réunis aux pieds des murs des centrales où sont incarcérés les anciens du groupe d'extrême gauche Action directe, condamnés à la perpétuité pour assassinats et dont la période de sûreté de dix-huit ans a pris fin (Libération du 26 février), rendant possible leur libération conditionnelle. Quelques centaines donc, à réclamer la libération de Georges Cipriani à Ensisheim (Haut-Rhin), de Jean-Marc Rouillan à Lannemezan (Hautes-Pyrénées), de Ménigon à Bapaume. Alain Pojolat, de Ne laissons pas faire, a vu Ménigon, samedi, au parloir : «Visiblement, elle se projette vraiment dans l'avenir, dans la liberté. Pour elle, elle va bientôt faire ses paquets et rentrer...»
Les manifestants se sont ensuite inclinés devant le Mur des fusillés d'Arras mémoire des jeunes ouvriers abattus par les nazis et ont déposé des fleurs «aux partisans d'hier et d'aujourd'hui». A Lannemezan, ils étaient environ 120 pour Rouillan, dont sa mère, et Hellyette Bess, ex-historique d'AD. Et aussi Marie-Pierre Vieu, vice-présidente PC de la région Midi-Pyrénées, dont le parti milite contre les peines éternelles. Tous ont réclamé «la liberté pour les détenus d'Action directe». «Nous étions quelques élus communistes, expl