Johnny Hallyday et Universal jouent aujourd'hui leur va-tout devant la cour d'appel de Paris. En plein divorce, le chanteur et la maison de disques se disputent la propriété de leur patrimoine musical (quarante ans de répertoire, plus de mille titres). Le jugement prononcé en août par le tribunal des prud'hommes de Paris n'avait qu'à moitié satisfait Johnny. Il était sorti libre de tout engagement envers Universal, sous réserve de l'enregistrement d'un dernier album avant le 30 décembre 2005.
Surtout, les prud'hommes lui avaient attribué la propriété physique des bandes originales de son catalogue de chansons, les fameux «masters». Le hic, c'est qu'Universal conservait de son côté l'exclusivité de leur exploitation. Plus personne n'allait pouvoir exploiter les anciens tubes. Le statu quo était impossible.
Le deuxième acte a été préparé avec soin. L'avocat du chanteur, Me Jacques Verrecchia, s'est vanté de soutiens en haut lieu. S'agissant d'un dossier «signalé» par le parquet, il est remonté au cabinet du garde des Sceaux. De plus, un parlementaire UMP, le très controversé Patrick Balkany, a déposé une proposition de loi sur la propriété intellectuelle qui, si elle était adoptée, permettrait de trancher le litige en faveur de Johnny (Libération du 9 février). Initiative malheureuse, selon un avocat du camp adverse : «Le fait qu'on veuille changer la loi en cours de procédure prouve a contrario que la position du chanteur n'a pas de fondement légal... C'est ce qui s'appelle un