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Libération

Ecoutes de Nanterre: rien vu rien entendu

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Non-lieu dans l'affaire des intimidations supposées des juges ayant condamné Juppé.
publié le 2 juin 2005 à 2h26

Circulez, il n'y avait rien à voir dans les bureaux des juges Catherine Pierce, Alain Prache et Fabienne Schaller. Ou plutôt, personne n'aurait cherché à y découvrir, frauduleusement, ce que préparaient les magistrats chargés de juger l'ancien Premier ministre Alain Juppé. Le juge d'instruction de Nanterre (Hauts-de-Seine) Alain Philibeaux, enquêtant sur d'éventuelles intimidations exercées sur les juges qui avaient condamné l'ex-patron du RPR dans l'affaire des emplois fictifs de ce parti, a rendu mardi une ordonnance de non-lieu.

Le scandale avait éclaté le 31 janvier 2003, au lendemain du jugement qui avait vu Juppé se retrouver inéligible pour dix ans. Une sale petite affaire dans la grande affaire d'argent sale du RPR. Une façon, aussi, de remettre en cause la partialité des trois magistrats du tribunal correctionnel de Nanterre qui avaient prononcé la sentence. Ils auraient en effet «subi des pressions» : écoutes, effractions de leurs bureaux, menaces... En fait, deux enquêtes préliminaires avaient été déclenchées quelques jours plus tôt, après la découverte le 13 janvier d'une dalle de plafond déplacée dans le bureau de la présidente Catherine Pierce.

L'autre enquête était motivée par une lettre de menaces. Pas contre la juge, mais un courrier anonyme affirmant, en substance, «si Juppé n'est pas frappé d'inéligibilité, justice sera faite par la force». Les juges décident de prendre des précautions. D'autant que d'autres faits, plus anciens, leur reviennent en mémoire :