Ghislain, 18 ans, camerounais, est invité à quitter le territoire français. Cet élève de terminale passe sa première épreuve du baccalauréat vendredi. Arrivé en France en juin 2001, il vit depuis sous la tutelle de son oncle, une situation attestée par le tribunal administratif de Bobigny. Mais la préfecture de Cergy ne l'entend pas de cette oreille. Depuis qu'il est majeur, elle l'estime expulsable. «Tout mon avenir est compromis, explique le lycéen. Je voulais m'inscrire en BTS, mais sans papiers je ne peux pas. En me forçant à quitter la France, on me coupe de la famille dans laquelle je vis depuis quatre ans. Personne ne m'attend au Cameroun.» Les enseignants de son lycée Jean Zay à Aulnay-sous-Bois , le proviseur et des parents d'élèves font circuler une pétition pour l'aider. «Je ne sais plus quoi faire, j'ai l'impression de vivre un cauchemar.»
«Peur». Comme Ming et Wei-Ying. Ces deux jeunes Chinois arrivés à Evreux en 2003, placés en foyer, scolarisés, avaient signé avec le conseil général de l'Eure un contrat d'aide temporaire «jeune majeur» pour poursuivre leurs études. Mais les voilà eux aussi, à 18 ans, expulsables du territoire. Des histoires comme celles-ci se multiplient. Selon le réseau Education sans frontières qui organisait hier un rassemblement à Paris, quelque 10 000 élèves seraient sans papiers. «Leur nombre précis n'est pas connu car ils ne souhaitent pas se faire connaître. Ils vivent souvent dans la honte et la peur.»
Aurélie, Béninoise de 19 ans et