De l'ocytocine en spray. Voilà ce qui manquait à Chirac, Hollande et tous les leaders du oui. Trois pschitts dans chaque narine du citoyen, et la méfiance était laminée, la Constitution votée, la France rassemblée. Car l'ocytocine, proprement nébulisée dans les voies nasales, suscite chez l'humain la confiance en son prochain. C'est là le résultat d'une expérience publiée aujourd'hui dans la revue scientifique Nature. Conduite à l'université de Zurich, en Suisse, fruit d'une collaboration entre neurobiologistes et économistes, elle met en lumière une base biologique du lien de confiance. Ce faisant, elle instruit le débat (émergent) sur les utilisations futures de la connaissance du cerveau humain. «Cette découverte pourrait être détournée afin d'induire des comportements de confiance que des sujets pourraient exploiter à des fins égoïstes», avertissent les auteurs. «L'alarme citoyenne face à de tels mésusages aurait dû être donnée bien avant que ne débute cette étude, commente le neurobiologiste américain Antonio Damasio. On ne peut reprocher aux auteurs de la sonner.»
Jeu de rôles. C'est donc avec une grande confiance dans les vertus du débat éthique que l'équipe suisse a scruté la physiologie de la confiance, comportement «indispensable à l'amitié, l'amour et l'organisation sociale». L'évolution aurait-elle sélectionné un stimulus biologique simple l'augmentation de la sécrétion d'une molécule, par exemple pour contrôler une attitude si vitale ? L'ocytocine (ou oxytoci