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Libération

Le mauvais trip judiciaire de Bennahmias

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L'élu vert avait toléré des produits au chanvre lors d'une université d'été.
publié le 8 juin 2005 à 2h31

A la barre, il dit qu'il «hallucine», que c'est du «harcèlement». Jean-Luc Bennahmias, ancien secrétaire national des Verts, comparaissait hier, pour la troisième fois, pour «provocation à l'usage de stupéfiants» devant la cour d'appel de Paris, après que le parquet de Paris eut demandé et obtenu de la Cour de cassation l'annulation de la relaxe du responsable écolo.

Car l'origine de l'affaire est ancienne. Lors de l'université d'été des Verts en août 1999 à Lorient (Morbihan), du chocolat et de la bière au chanvre, des livres, des tracts et des posters prônant la légalisation du cannabis ont été saisis par des policiers ensuite poussés fermement vers la sortie par des militants. «Je pense, et les Verts continuent à penser, qu'il n'y avait strictement rien d'illégal au Palais des congrès. Tous les produits vendus étaient légaux», a martelé Jean-Luc Bennahmias.

De la bière psychoactive au bar ? Que nenni, selon les expertises : «Il y a des traces en quantité si faible qu'on ne peut les quantifier», a ironisé Me Henri Leclerc, son avocat : «Des traces qui seraient efficaces comme de l'homéopathie ou la mémoire de l'eau !» Peu importe le contenu, selon l'avocate générale, Béatrice de Beaupuis : «Les étiquettes mentionnant la présence de cannabis, exposées à la vue du public, provoquent à l'usage. Et il y avait le livre intitulé Vive le cannabis, difficile de trouver une formule plus incitative, s'exclame-t-elle. Les militants verts n'ont pas un droit particulier à faire usage du