Enfin une université française portant le nom d'une femme ? Nancy-II (lettres, sciences humaines, droit et sciences économiques) pourrait commettre cet exploit. Une double performance d'ailleurs, car si le nom Louise-Michel est effectivement adopté, la fac nancéienne pourra se targuer de consacrer une personnalité révolutionnaire, ce qui n'est pas franchement dans l'air du temps. Le conseil d'administration devait voter hier son changement de nom. Pour l'instant, quelques universités portent des noms de personnalité. Mais pas une femme dans le lot, sauf Marie Curie, mais flanquée de Pierre, son indissociable moitié (Paris-VI).
Depuis les années 70, les universités portent des numéros (Rennes-II, Bordeaux-IV...) que seuls les initiés comprennent. «A l'étranger, ce genre d'appellation ne parle à personne», explique-t-on à Nancy-II. Poussées par l'internationalisation des études, les universités se cherchent donc un «petit supplément d'âme». Parfois c'est le nom de la région (Bretagne Sud, Basse-Normandie). Parfois un nom fameux comme Pasquale Paoli à Corte ou Stendhal à Grenoble. Pour Nancy-II, douze propositions ont été recueillies. Puis soumises à une consultation électronique, ouverte à tous les personnels de l'université comme aux étudiants. Et, surprise, le nom de l'institutrice communarde Louise Michel est arrivé en tête (28,02 % des votants), devant l'artiste local Emile Gallé (21,04 %) et le sociologue Emile Durkheim (10,74 %).
Une majorité d'enseignants-chercheurs a sou