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Objectif : toujours plus d'expulsions

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Les embûches administratives rendent l'asile presque impossible.
publié le 8 juin 2005 à 2h31

C'est un des derniers gestes de Dominique de Villepin avant de quitter le ministère de l'Intérieur et de Jean-Pierre Raffarin avant de lui laisser sa place. Le 31 mai, ils ont fait publier au Journal officiel un décret attendu, ou plutôt redouté, par ceux qui défendent les droits des étrangers. Modifiant une énième fois la loi sur l'entrée et le séjour des étrangers en France, le texte rend très difficile, pour ne pas dire quasiment impossible, la demande d'asile des non-francophones. Il leur faudra en effet, depuis un centre de rétention, remplir en cinq jours leur dossier en langue française. Compliqué, non ? Pas du tout, il leur suffira de se payer eux-mêmes les services d'un interprète. Facile quand on est arrivé en France après mille périples et que l'on est retenu dans un centre gardé par des gendarmes.

Le décret, par ailleurs, prévoit que ces centres vont en fait se transformer en vastes camps, puisqu'ils pourront «accueillir» jusqu'à 140 personnes. Des centres seront également prévus pour «recevoir» des familles entières avec parents et enfants.

Tout ceci doit aider à la multiplication des expulsions et reconduites à la frontière dont aime à se vanter l'ancien ministre de l'Intérieur, heureux de pouvoir annoncer qu'au premier trimestre 2005, 4 331 étrangers avaient été réexpédiés dans leur pays, soit une augmentation de 87 % par rapport à l'année précédente. Avec l'objectif de mettre à la porte 20 000 personnes cette année. Dans cette logique, il faut donc augmenter le