Menu
Libération

Pour le Dr d'Auria, les choses rentrent dans l'Ordre

Article réservé aux abonnés
Le médecin interdit d'exercer a été réintégré à la suite d'une grève de la faim.
publié le 8 juin 2005 à 2h31

Côte à côte sur des fauteuils roulants, séparés par une perfusion, l'abbé Pierre et Michele d'Auria lèvent les mains : «On a gagné !» D'Auria peut enfin accoler officiellement le mot «docteur» à son nom. Hier, le conseil national de l'Ordre l'a inscrit au tableau des médecins. Dans une salle de l'hôpital Saint-Louis à Paris ouverte pour l'occasion, se pressent caméras et journalistes, amis et soutiens du médecin. A quelques pas de la chambre où est hospitalisé le docteur d'Auria, «le médecin des pauvres», en grève de la faim depuis 54 jours pour obtenir cette inscription. L'abbé lui-même avait entamé avant-hier un jeûne de solidarité aux côtés de celui qui fut son médecin personnel. Cela fait deux ans que ça dure, depuis que l'ordre des médecins a découvert que d'Auria exerçait sous le faux nom d'Antonio Canino. Un nom de circonstance, car d'Auria était recherché en Italie pour des hold-up commis au nom du groupe d'extrême gauche Prima Linea, lors des années de plomb. Incarcéré en France, relâché au bout d'un an, le médecin clame son innocence. Il aurait été confondu avec son jeune frère, et des visas sur son passeport attestent qu'à l'époque des faits il travaillait en Afrique du Sud. Devant la justice pénale, il obtient un non-lieu pour les délits d'exercice illégal de la médecine et usage de faux nom. Mais l'Ordre, qui a déposé la plainte ne pardonne ni le mensonge ni l'étrange vie du médecin. Chaque recours se heurte à un refus catégorique.

Mais il fallait en sortir. D'Au