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Libération

Le bac, un vieux cancre sauvé au rattrapage

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Obsolète, coûteuse, critiquée... l'épreuve bicentenaire semble pourtant indéboulonnable. Etat des lieux.
publié le 9 juin 2005 à 2h32

Le bac, «monument national». L'origine de l'expression se perd dans la nuit des presque deux siècles d'existence de ce diplôme. Mais son actualité est plus vive que jamais : des dizaines de milliers de lycéens sont descendus dans la rue au début du printemps aux cris de «Touche pas à mon bac» et François Fillon a dû remballer sa proposition d'augmenter la part du contrôle continu dans l'examen, idée pourtant soutenue par 67 % des Français et 49 % des 15-20 ans. Alors que s'ouvre le sprint final pour les 634 168 candidats du cru 2005, avec aujourd'hui l'épreuve de philosophie, Libération passe en revue quatre bonnes raisons de mettre à bas ce monument en péril... et une de ne surtout pas y toucher.

1. Il ne donne aucun droit particulier

Le bac est à la fois le diplôme qui sanctionne la fin des études secondaires et le premier grade universitaire. A ce titre, il donne accès, de droit, aux filières non sélectives du supérieur ­ les premiers cycles universitaires. Toutes les filières sélectives (classes préparatoires, grandes écoles à prépa intégrée, IUT, STS, etc.) font leur marché bien avant les épreuves et prérecrutent sur dossier. Il faut dire que le caractère sélectif du bac n'est qu'un lointain souvenir. Le taux de réussite flirte avec les 80 % (79,7 % l'an passé) et près de 65 % d'une classe d'âge décrochent le «précieux» parchemin. Résultat : en septembre 2004, près de 200 000 des 435 900 entrants dans l'enseignement supérieur ont accédé à une filière sélective qui recrute