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Libération

Londres accepte d'extrader Ramda

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Le «financier» présumé des attentats de 1995 est détenu outre-Manche depuis dix ans.
publié le 9 juin 2005 à 2h32

Londres a fini par ordonner l'extradition de l'Algérien Rachid Ramda, 35 ans, «financier» présumé des attentats de 1995, que la France réclame depuis dix ans. Le ministère de l'Intérieur britannique vient de rendre publique la décision, prise en avril. Détenu outre-Manche depuis novembre 1995, Ramda, objet de deux mandats d'arrêt français, peut intenter un dernier recours devant la Haute Cour britannique pour éviter l'extradition.

A deux reprises déjà, en 1996 puis en 2001, le Royaume-Uni a signé l'ordre d'extradition. Mais Rachid Ramda a attaqué en justice et en a obtenu l'annulation, au motif qu'il risquait de subir en France des brutalités policières. La décision des tribunaux britanniques avait été interprétée en France comme une façon pour le Royaume-Uni de se prémunir contre les violences sur son territoire, qualifié de «sanctuaire» pour les islamistes fondamentalistes.

Les enquêtes judiciaires en France sur les actes de terrorisme revendiqués par le Groupe islamique armé (GIA) algérien ­ qui ont fait dix morts et 250 blessés entre le 25 juillet (date du plus meurtrier, dans le RER à Saint-Michel) et le 7 novembre 1995 ­ ont pourtant établi que Rachid Ramda a envoyé des fonds au coordinateur Boualem Bensaïd, qui lui téléphonait avant et après chaque attentat d'importance. Les Français ont transmis aux Britanniques les bordereaux de virement effectués par Ramda à la Western Union à Hammersmith et les accusés de réception des 5 000 livres (5 800 euros) encaissés par Bensaï