Ça a commencé par une dame qui se pâme, en parfaite mauvaise foi. ça s'est poursuivi par des explications de texte sur les pratiques pédophiles. ça s'est terminé par des pleurs et des brouhahas. Au quatrième jour du procès de François Lefort, à Nanterre (Hauts-de-Seine), le prêtre-médecin accusé de viols et agressions sexuelles sur mineurs, c'est la fin qu'il faut dire d'abord.
«Pénible». Vers 18 h 30, Maguette, aujourd'hui 26 ans, victime présumée de Lefort, vient témoigner. Raconter son viol. La présidente lui demande des détails. Rien n'est épargné. Ni «l'effet d'avoir un sexe dans la bouche», les odeurs et les saveurs au fond de la gorge. Maguette répond, Maguette explique. Et il dit «c'est un peu pénible pour moi d'en parler». Justement, un peu avant, Olivier Morice, pour la défense, avait raconté la difficulté de venir témoigner ici, «car les relations homosexuelles sont très mal vues au Sénégal». Lefort aussi tirait la morale de ces «mensonges» : «C'est quelque chose de très grave qui va leur rester toute leur vie.»
Mais la présidente insiste. Elle veut bien faire, articulant «pour-que-Maguette-comprenne». «Lefort dit que vous mentez, la seule façon de savoir la vérité, c'est que vous expliquiez les choses.» Maguette raconte et il pleure, les sanglots le submergent. «Je peux pas rester au Sénégal, j'ai honte avec cette histoire, ça me rend triste et stupide, j'insulte tout le monde.» Lefort : «Il a effectivement vécu ces choses, mais pas avec moi.» Maguette fait un pa