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Libération

Le cinéma n'oublie pas ses droits

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publié le 17 juin 2005 à 2h38
(mis à jour le 17 juin 2005 à 2h38)

Si les prétentions financières des enfants de Marie Trintignant sont tout à fait légitimes, celles de l'assureur du téléfilm Colette paraissent stupéfiantes. Au nom de l'interruption du tournage trois jours avant son achèvement, pour cause de meurtre de l'actrice principale, il réclame 236 000 euros de dommages et intérêts à Bertrand Cantat et a obtenu, l'été dernier, la saisie de l'essentiel de ses comptes bancaires au Crédit Mutuel (187 000 euros). Pourtant, le meurtre de Vilnius n'a pas nui à la carrière du téléfilm, bien au contraire ­ Audimat garanti, avec édition DVD mise en vente la veille du procès.

Plus fort encore, l'assureur australien, QBE, a osé arguer devant la justice française d'un «risque de concours avec d'autres créanciers, notamment la famille Trintignant». Autrement dit : moi d'abord, les femmes et les enfants après. Au préalable, QBE avait mandaté un cabinet de détectives pour traquer les comptes bancaires du chanteur de Noir Désir, et également levé le lièvre sur la donation de ses biens immobiliers au profit de ses enfants. Il s'est trouvé un tribunal bordelais pour donner raison à l'assureur, en août 2004, au motif particulier que «les évaluations faites par M. Cantat du montant des indemnités qui seront allouées aux différents membres de la famille de l'actrice apparaissent particulièrement faibles», et donc, une fois ces indemnités familiales réévaluées à leur juste valeur, le tribunal craint qu'il ne reste pas assez pour QBE. Le chanteur de Noir Dé