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Libération

Les «décrocheurs» lâchés par le gouvernement

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Le dispositif d'aide aux élèves en difficulté créé par Jack Lang menacé.
publié le 17 juin 2005 à 2h37

Entre eux, les enseignants du pôle innovant du lycée Jean-Lurçat (Paris 13e) les appellent leurs «lycées Lang». Ce sont deux structures créées en 2000 et 2001 pour accueillir ceux qu'on appelle les «décrocheurs» : des élèves de 16 ans et plus en train de sortir du système éducatif sans diplôme ni qualification. En 2000, Jack Lang, ministre de l'Education nationale du gouvernement Jospin, avait créé un Conseil national pour l'innovation et la réussite scolaire (Cnirs), qui avait impulsé et accompagné la création de dizaines de structures alternatives en leur offrant un relais de poids au sein de la technostructure. Mais dès son arrivée rue de Grenelle, en 2002, Luc Ferry asphyxie le Cnirs. Et personne ne monte au créneau.

Professeurs. Il faut dire que les structures innovantes bousculent les routines. Deux points posent régulièrement problème, aussi bien avec l'administration qu'avec les syndicats : d'une part, ces structures modifient le temps de service des enseignants (au pôle innovant de Jean-Lurçat, les professeurs s'engagent à 25 heures de présence hebdomadaire minimum, contre 18 en temps normal) ; d'autre part, les enseignants sont recrutés par cooptation, en marge du mouvement national (la procédure d'affectation des enseignants, qui tient compte du nombre de points accumulés et non des besoins spécifiques des établissements... ou des désirs particuliers des professeurs).

Depuis, les victimes se succèdent. Dernier exemple : celui de trois des quatre structures du pôle i