La veille, un témoin s'est évanoui. Il intervenait en faveur du curé. Hier, des menaces de mort «à peine voilées» ont été proférées. Au neuvième jour du procès d'assises de François Lefort, le prêtre qui comparaît pour viols et agressions sexuelles sur mineurs devant la cour d'assises de Nanterre, les témoins ont diversement servi la cause de la défense.
«Montage». Mauvaise entame avec Xavier Marguerite, cet ex-infirmier à la retraite. Il a fréquenté le curé en Mauritanie. «Je pense en mon âme et conscience qu'il est innocent», dit l'homme à la barre. Il insiste : «Je vous demande de ne pas trop essayer de leur faire avouer la vérité (aux victimes), car ils sont morts.» Sous-entendu, une fois de retour au pays, ils risquent gros, sans préciser pourquoi. Il dézingue l'enquête : «Pendant dix ans, on a travaillé la réalité de ce procès, on a pu faire un bon montage.» L'avocat général, Olivier Auféril, est furieux. Il trouve intolérable que des «menaces à peine déguisées» soient tenues. La présidente fait réagir les cinq victimes présumées du prêtre. Ibrahima dira : «Même si vous pensez cela, détrompez-vous. François Lefort m'a abusé sexuellement. Vous ne ressentez pas ce que je ressens, moi. Ici, personne n'a peur de la mort.»
ça ne s'arrange pas avec Pierre Boutaud, militaire en retraite et ancien vice-président de la fondation Follereau. Lui aussi ne donne pas cher de la parole de ces victimes présumées, «de petits prostitués» : «Pour de l'argent, on peut faire dire n'importe q