A Schirmeck
Le Mémorial de l'Alsace-Moselle a été inauguré samedi, en présence du maire d'Oradour-sur-Glane, et ouvert au public dimanche. Le bâtiment s'élance vers le ciel depuis le flanc d'une colline qui domine la petite ville de Schirmeck, où les nazis avaient implanté un camp d'internement pour leurs opposants. Il fait face au Struthof, l'unique camp de concentration installé en France par le régime totalitaire (50 000 déportés, entre 12 000 et 20 000 morts), où sera inauguré cet automne un Centre européen du résistant déporté dans le système concentrationnaire nazi.
Utilisant des décors reconstitués pour présenter des fac-similés de documents d'époque et des films d'archives, la muséographie privilégie la «mise en situation» du visiteur, renforcée par une sonorisation permanente, au point que certains évoquent «un Disneyland de la mémoire». L'option est totalement assumée par le député Alain Ferry, président du syndicat mixte porteur du projet, qui revendique «de l'émotion et du spectacle au service de l'histoire». Evoluant sur un sol incliné qui provoque une sensation de malaise, le visiteur découvre toutes les conséquences de l'annexion : germanification et nazification, déportation, résistance et incorporation de force, jusqu'au procès de Bordeaux, en 1953. Le parcours s'achève par l'évocation de la construction européenne.
Le projet a coûté 13 millions d'euros et devrait attirer 80 000 visiteurs chaque année. Principal financeur (2,6 millions d'euros), le conseil géné