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Libération

Affaire Schuller: en attendant le déballage

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L'ancien élu des Hauts-de-Seine, poursuivi pour trafic d'influence, comparaît aujourd'hui au palais de justice de Créteil, aux côtés de Patrick Balkany, ancien président des HLM du 92.
publié le 21 juin 2005 à 2h41

En 2002, à la prison de la Santé, Didier Schuller, l'ancien directeur des HLM des Hauts-de-Seine, avait mitonné un petit plat à Alfred Sirven, l'ancien dirigeant d'Elf, pour lui remonter le moral. Des «spaghettis à la Schuller». Et en sortant, il lui avait laissé les Mémoires de Casanova pour qu'il trompe sa solitude. Il se demandait ce que son «copain de cellule» allait faire : «Se taire ou balancer ?» Sirven est mort sans parler. Aujourd'hui, Didier Schuller comparaît devant le tribunal correctionnel de Créteil dans l'affaire des HLM des Hauts-de-Seine, aux côtés de Patrick Balkany, député-maire (UMP) de Levallois, ex-président de l'office, et de huit autres prévenus. Poursuivi pour «trafic d'influence et recel d'abus de biens sociaux», Schuller se posera sûrement encore la même question, mais pour lui-même.

Bahamas. Parler ou non ? Qu'est-ce que je risque ? Cette question obsédante ne l'a pas quitté depuis son départ en catastrophe, en février 1995. Avec femme et enfants, il prend la direction des Bahamas, non sans avoir vidé ses comptes à Genève. «Nous craignions pour nos vies», a dit sa femme, Christel Delaval, également prévenue aujourd'hui. Des Bahamas, les Schuller repartent à Saint-Domingue. Jusqu'à ce qu'en janvier 2002 Antoine, le fils aîné, ne révèle publiquement leur nouveau lieu d'exil et provoque leur retour. Incarcéré durant vingt-quatre jours, Didier Schuller parle. De ses comptes en Suisse, de Jean-Claude Méry et de Chirac. Il révèle des dons en espèces des