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Libération
Interview

«C'est au sens matériel qu'il faut nettoyer»

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publié le 22 juin 2005 à 2h41

Nazim, 26 ans, est travailleur social à l'association Africa, implantée depuis 1987 dans la cité des 4000 pour soutenir les enfants en échec scolaire, apporter une aide juridique aux immigrés et promouvoir des activités culturelles.

Quelle a été la réaction des habitants à la très médiatique visite de Nicolas Sarkozy, lundi ?

La plupart de gens ont eu cette remarque : «Au moins, lui n'a pas peur de venir.» De mémoire, et je connais ce quartier depuis que je suis adolescent, c'est la première fois qu'un ministre de l'Intérieur se déplace ici. Pour les gens du quartier, y compris les jeunes qui le rejettent en temps que représentant de l'Etat, Sarkozy a une image positive parce que c'est un mec qui se bouge. La preuve en a été faite dès le lendemain.

Mais n'a-t-on pas assisté, hier, à une opération de police spectacle ?

On voit le ministre lundi et, le lendemain, on voit des flics. C'est tout ce que les habitants retiennent. Seuls les gens qui ont plus de recul ­ enseignants, associatifs, municipalité, etc. ­ savent bien que cette descente n'est qu'un coup de publicité. Médiatiquement, c'est une façon de dire : «L'Etat pense à vous. Les habitants des 4000 aussi ont droit à la sécurité.» Mais je suis persuadé que dans deux jours il n'y aura plus un policier et que ça n'accélérera pas la destruction des grandes barres prévue seulement à partir de 2009.

Pourquoi ne croyez-vous pas en la détermination du ministre de l'Intérieur ?

Si les politiques avaient voulu mettre des moyens pour se