Des policiers du XVe arrondissement de Paris ont-ils imité la signature d'un gardé à vue, et changé dates et heures de sa remise en liberté ? La Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) a enquêté sur la mort suspecte d'Abdelhafid Rouag, 46 ans, à côté de ce commissariat, le 10 octobre 2004, à l'issue de sa garde à vue pour «état d'ivresse» ; puis elle a transmis son avis au procureur de la République afin de déclencher des poursuites pour «faux en écritures publiques» contre des policiers. Ils sont suspectés d'avoir voulu ainsi «masquer des négligences dans la surveillance de A.R. qui avait été maintenu en cellule de dégrisement». La Commission, présidée par le haut magistrat Pierre Truche, a mis en exergue des «anomalies» dans la rédaction des procès-verbaux, des signatures attribuées à M. Rouag qui ne correspondent pas à la sienne, une «tenue non rigoureuse des registres» qui ne mentionnent pas l'heure de sa fin de garde à vue, mais montrent «la date 10 surchargée et transformée en 09». Il en ressort que ce conducteur en état d'ébriété, et cardiaque enfermé au «violon n° 3» le 8 octobre à 9 h 30 n'a peut-être pas été libéré le 9 à 18 h 30, mais plutôt éjecté au petit matin dans un état grave. Il gisait à cent mètres du commissariat, ses chaussures posées à ses côtés, douze heures après sa sortie officielle. La commission émet des doutes sur le «brigadier chef M.C. qui a pris la relève» juste avant la découverte de M. Rouag dans la rue, à 6 h 15, puis a
Gros soupçons sur des policiers après la mort d'un gardé à vue
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publié le 25 juin 2005 à 2h44
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