Ils sont en colère les avocats d'Yvan Colonna. Et à la veille de l'examen du renouvellement du mandat de dépôt de leur client, qui doit avoir lieu cet après-midi, ils tiennent à ce que ce courroux soit public. Pour eux, l'instruction menée sur l'assassinat du préfet Erignac, le 6 février 1998, et celle sur l'attaque de la gendarmerie de Pietrosella, sont menées «uniquement à charge». C'est en juillet 2003 que le «berger de Cargèse» a été appréhendé après quatre années de «maquis», dans une bergerie de Corse-du-Sud. Ce jour-là, Nicolas Sarkozy, ministre de l'Intérieur, plastronne : «L'assassin du préfet Erignac est arrêté.» La formule, qui fait pourtant fi de la présomption d'innocence, ne hérisse alors pas grand monde. Certes, il n'était pas le premier. C'est ce qu'ont rappelé Gilles Simeoni, Pascal Garbarini et Antoine Solacaro, pour qui Colonna a depuis longtemps acquis «le statut de coupable nécessaire». Pour les avocats, les «trois pouvoirs ont violé la présomption d'innocence dans ce dossier». Et de citer Jean-Pierre Chevènement, ministre de l'Intérieur qui, le 16 août 1999, dénonçait «l'acte odieux d'Yvan Colonna». Voilà pour l'exécutif. Pour le législatif, Gilles Simeoni évoque le rapport d'une commission sénatoriale de la même année intitulée «La sécurité en Corse : un devoir pour la République» où l'on peut lire : «Le succès de l'enquête apparaît considérablement terni par la fuite de l'assassin du préfet Erignac.» Enfin, le judiciaire, représenté par l'ancien procu
Grosse colère des avocats d'Yvan Colonna
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par Marc PIVOIS
publié le 28 juin 2005 à 2h46
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