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Libération

Les pilules, nouvelles armes criminelles.

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Résultats d'une enquête nationale sur les victimes d'abus sexuels ou de vols par soumission chimique.
publié le 23 juillet 2005 à 3h04

Les femmes sont plus souvent victimes que des hommes, et près d’une sur six (13 %) est encore mineure. Les femmes ont été le plus fréquemment agressées sexuellement, et les hommes volés. Une amnésie est présente dans plus de la moitié des cas (52 %), 39 % se plaignent de troubles de la vigilance, 31 % de lésions traumatiques, et 6 % de troubles visuels. Tel est le profil des victimes de «soumission chimique», selon une enquête nationale que Libération s’est procurée. La soumission chimique est l’administration à l’insu de la personne de produits psychoactifs ­ drogues ou médicaments ­ afin de la rendre plus vulnérable dans le but de l’abuser sexuellement, de la dépouiller...

«Drogue du viol». Si le phénomène n’est pas nouveau, il aurait pris de l’ampleur ces dernières années, d’autant que les agresseurs ont accès à de nouveaux produits. Ainsi du GHB (acide gamma hydroxybutyrique), un médicament initialement utilisé en anesthésie et rebaptisé «drogue du viol» après plusieurs affaires médiatisées. Face à la recrudescence de son utilisation, les pouvoirs publics ont diffusé une circulaire dans les services d’urgence fin 2002 pour attirer leur attention et établir des recommandations. Une soumission chimique doit ainsi être suspectée chez les personnes victimes de troubles du comportement et de la vigilance, surtout en présence d’autres signes évocateurs comme des traces de coups, un vol de chéquier ou de carte bleue.

Parallèlement à cette circulaire, le Centre d’évaluation et d’i