Mexico, de notre correspondant.
D'une grosse boîte en carton, Maria sort, une à une, les photos de famille. «C'est moi lorsque j'étais bébé avec Flor... ou plutôt Hélène...» Maria est la fille d'Hélène Castel. Elle n'a pourtant appris le vrai nom de sa mère qu'au moment de son arrestation. Car à Mexico, Hélène s'appelait encore Flor ou Florencia. Les photos défilent. Sur les dernières séries, Flor est une femme d'une quarantaine d'années. Son regard est un peu plus grave, son visage rond est toujours souriant. Le 12 mai 2004, quatre jours avant la prescription mettant Flor à l'abri de la justice, des hommes sonnent à la porte du domicile familial de Jalapa. «C'est pour un sondage.» Flor ouvre la porte. Il y a des cris. Une fourgonnette l'embarque. L'opération de l'AFI l'équivalent du GIGN au Mexique ne dure que quelques secondes. La deuxième vie d'Hélène Castel s'achève.
«Au Mexique, les gens qui la connaissaient sont tombés de haut. Flor était une femme si attachante. Elle inspirait le respect», raconte Lygie de Schuiter, directrice de l'Alliance française et consul honoraire de France à Jalapa, qui ajoute : «Je ne pouvais pas soupçonner un tel passé. Et, la connaissant très bien depuis vingt ans , je pense résolument qu'il s'agit d'un accident de jeunesse. Cette histoire de braquage n'a absolument rien à voir avec elle.»
Flor fait l'unanimité. «C'est fou ce qu'elle était aimée. C'est fou les témoignages de soutien, le nombre de coups de fil de solidarité que nous avons