Ecrits à la craie de couleur, en lettres majuscules, avec des coeurs, les quatorze prénoms des quatorze enfants (sur dix-sept victimes) qui ont péri vendredi dans l'incendie d'un immeuble du XIIIe arrondissement parisien : Bengali, Gagny, Vamury, Mamadou, Papi, Mara, Hawa, Fatou Niamé, Ada Touré, Fanta, Maimouna, Fatou Mami, Mamoo, Abi. «Adieu», «Je vous kiffe tous, que Dieu vous protège», «Bengali, tu restes gravé dans nos mémoires». Le terrain de jeux, installé entre la bibliothèque municipale, le square James-Joyce, l'école Balanchine et l'église leur appartenait. «Quand c'était l'heure de rentrer, les mamans envoyaient les grandes soeurs les chercher là», raconte une voisine.
Rentrée de colo. Dès vendredi soir, les enfants et adolescents du quartier ont investi ce bout de terrain grillagé, le décorant de souvenirs, de photos de classe ou de centre aéré. Ils ont accueilli tous ceux qui rentraient de vacances et de colos au fil du week-end, très choqués pour certains d'avoir appris le drame «dans la rue». «Des parents n'ont pas réussi à leur dire, par peur de se tromper sur les noms des morts», explique des adolescentes qui disent aux plus jeunes qu'avec «l'ADN», on est sûr et certain de l'identité des cadavres.
Les rescapés, plus d'une centaine de personnes installées dans un gymnase du XIIIe, ont décidé d'y rester jusqu'à l'obtention d'un «vrai» logement. Ils ont refusé d'être amenés dans des hôtels situés dans le nord de la capitale. «Une famille aurait accepté un logemen