Moulins (Allier) correspondance
Le concept avait été lancé par Jacques Chirac lui-même pendant la campagne présidentielle. Les centres éducatifs fermés (CEF) devaient être la dernière solution avant la prison pour les mineurs les plus récalcitrants. Mais le modèle a du mal à faire ses preuves. A Lusigny (Allier), il tourne franchement au rocambolesque.
Déjà, il y a tout juste un an, le centre ouvert en mars 2003 avait été incendié par ses pensionnaires, des filles. Celles-ci y avaient été placées par les juges des enfants en dépit des dysfonctionnements avérés par la Protection judiciaire de la jeunesse. Le directeur de l'association en charge du centre a été mis en examen pour le viol présumé d'une surveillante de nuit.
En mai dernier, le centre renaît de ses cendres. Il est cette fois confié à une association plus réputée que la première. Et désormais réservé aux garçons, logés dans trois préfabriqués entourés de grillages de deux mètres de haut. La nouvelle expérience n'est pas plus probante. Après plusieurs fugues cet été, dont une se conclut par une mise en détention et une autre par une belle qui dure, les quatre délinquants qui restaient ont été placés en garde à vue hier, et doivent être présentés aujourd'hui à une juge des enfants. Les pensionnaires avaient en effet accepté, vendredi soir, de rendre aux gendarmes le trousseau de clefs volé aux éducateurs. Mais samedi, l'un d'eux faisait le mur. Rattrapé, il retrouvait ses camarades pour, dimanche soir, voler la voiture