Minelli ne fabriquera plus d'escarpins ornés de l'effigie du dieu hindou Rama. Le chausseur français a cédé aux pressions de l'association britannique Hindu Human Rights (HHR) qui l'accusait de blasphème (Libération du 23 mai). Dans le panthéon hindou, Rama tient, il est vrai, une place centrale puisqu'il est considéré comme le septième avatar du dieu Vishnou. A ce titre, il est adoré par quelque 800 millions de croyants.
Pour faire plier Minelli, les associations hindoues n'ont pas lésiné sur les moyens. Le Hindu Forum of Britain a appelé les fidèles à ne plus voyager sur les lignes d'Air France et à faire pression sur le gouvernement de New Delhi afin qu'il mette un terme à ses achats d'avions de combat français Mirage. Il leur a également demandé d'écrire au Comité international olympique pour l'inciter à ne pas désigner Paris pour accueillir les Jeux olympiques de 2012. De son côté, HHR a organisé à Londres, en juin, une manifestation qui a rassemblé plusieurs centaines de personnes.
La guérilla a payé, le chausseur a cédé. «Suite à nos protestations auprès du gouvernement français, Minelli s'est excusé auprès de toute la communauté hindoue», triomphe HHR sur son site Internet. L'industriel aurait renvoyé «toutes les chaussures restantes afin qu'elles soient détruites selon les traditions et sensibilités hindoues». Dans un courrier (traduit en anglais) également publié sur Internet (1), Minelli fait amende honorable : «Nous vous prions de nous excuser pour vous avoir invol