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Libération

La flamme de Robien laisse les enseignants de glace

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publié le 1er septembre 2005 à 3h30

C'est ce qui s'appelle prendre un râteau. Les organisations de personnels de l'Education nationale ont opposé une rebuffade brutale aux déclarations d'amour réitérées de Gilles de Robien, leur nouveau ministre. Ce dernier a pourtant placé la rentrée sous le signe de la «confiance» et du «dialogue», termes martelés à l'envi, hier, lors de la traditionnelle conférence de presse de rentrée (et hier dans un entretien à Libération). Mais il y a fort à parier qu'il ne sera pas entendu. Pour trois raisons.

1. Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour

Depuis les années Allègre (1997-2000), aucun ministre n'a durablement renoué la confiance avec les enseignants. La situation s'est aggravée dans la période 2002-2005 : Luc Ferry et François Fillon ont supprimé des dizaines de milliers de postes et tous les recteurs ont été fermement invités à rentabiliser au maximum les moyens disponibles. Vues du ministère, les conséquences de cette gestion au plus près ne sont pas très spectaculaires : une option supprimée ici, des cours de récré moins surveillées là, un centre de documentation et d'information qui ferme à l'heure du déjeuner, des actions de soutien aux élèves en difficulté en régression... Sur le terrain, elles minent.

Ce sont ces difficultés que les syndicats tentent de mettre en scène à grand renfort de statistiques : sur l'encadrement dans le primaire : «On attend 45 000 enfants de plus pour 700 enseignants supplémentaires seulement, soit moins de 1 pour 65 enfants ; le