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Libération

Lucien Léger, 41 ans de prison, va dire au revoir à ses barreaux

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Le plus ancien prisonnier de France, surnommé l'Etrangleur, sera libéré le 3 octobre.
publié le 1er septembre 2005 à 3h30

Quarante et un ans en prison, treize demandes de libération infructueuses... Et, cette fois, la libération. Lucien Léger, 68 ans, qu'on appelait «le plus ancien prisonnier de France», et peut-être d'Europe, sera libéré le 3 octobre. Ainsi l'a décidé hier la cour d'appel de Douai (Nord), confirmant le jugement du tribunal d'application des peines d'Arras, rendu le 1er juillet. Mais le ministère public, opposé à cette libération, avait fait appel. Tout comme le procureur général de Douai, qui s'est montré très défavorable à la demande de Léger.

Emprisonné durant l'été 1964, Lucien Léger, surnommé alors «l'Etrangleur», avait été condamné deux ans plus tard par la cour d'assises de Versailles à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de Luc Taron. Ce garçon de 11 ans avait été enlevé le 27 mai 1964, avant d'être retrouvé mort à Verrières-le-Buisson (Essonne).

Incarcéré au centre de détention de Bapaume (Pas-de-Calais), Lucien Léger était «libérable» depuis 1979. Ses demandes d'élargissement avaient toujours été retoquées, en raison notamment des expertises psychiatriques, dont certaines le qualifiaient de dangereux, mais aussi pour des raisons politiques. Jusqu'à la loi dite «Guigou», sur la présomption d'innocence, en 2000, le garde des Sceaux décidait des libérations des longues peines. Depuis, ce sont des juges qui statuent après l'étude d'un dossier social et médical. «Les expertises psychiatriques et psychologiques étaient très contradictoires, et, surtout, l'adm