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Libération

Les enseignants malades de l'école

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Près de six profs sur dix se plaignent d'épuisement physique ou psychique.
publié le 2 septembre 2005 à 3h30
(mis à jour le 2 septembre 2005 à 3h30)

Douze millions d'élèves et 880 000 enseignants font leur rentrée. Parmi eux, 275 000 profs consulteront dans l'année un médecin «suite à un accident ou à des lésions physiques ou psychiques survenues dans le cadre de leur travail», selon une enquête encore inédite. Côté élèves, plusieurs indices signalent une aggravation du malaise : l'Institut national de prévention et d'éducation à la santé note ainsi que 11,9 % des 11-15 ans «n'aiment pas» l'école, et deux livres analysent le désarroi de centaines de milliers d'enfants et ados : L'Elève humilié de Pierre Merle (PUF) et Il aurait pu être bon élève d'André Agard-Maréchal (Albin Michel). Libération a enquêté des deux côtés de l'estrade dans cette école qui, quand elle fait mal, est incapable d'offrir un soutien à la hauteur des détresses qu'elle déclenche.

Ils s'avouent fatigués, physiquement et nerveusement, souffrent du bruit et de la violence des élèves, ont de plus en plus recours à des arrêts maladie... Les enseignants ne sont pas en superforme, selon plusieurs enquêtes et les témoignages de psychiatres et psychologues. Ainsi, une vaste étude de la MGEN (Mutuelle générale de l'Education nationale) sur «climat scolaire et conditions de travail», dont Libération s'est procuré les premiers résultats, montre que la plupart des chefs d'établissement sont conscients du stress subi par leur personnel. Dans cette enquête, menée sous la direction de Georges Fotinos, conseiller du président de la MGEN, trois quarts des directeurs