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Libération

Les taudis brûlent et l'Etat vend ses immeubles chic et vides

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Nombre d'organisations appellent à défiler samedi pour le droit au logement.
publié le 2 septembre 2005 à 3h31

En attendant la manifestation de samedi (1), des militants du DAL, du Mrap, de la CGT et de la Confédération nationale du logement se sont plantés devant deux grands immeubles vides de la très chic rue de l'Université à Paris, dans le VIIe arrondissement . L'un appartient à l'ENA, l'autre au ministère de la Justice, et tous deux ont été mis en vente par l'Etat. «L'immeuble de l'ENA fait 6 000 m2, il va être bientôt acheté par un groupe financier ou un fonds de pension, enrage Jean-Baptiste Eyraud, du DAL, et plutôt que d'y construire des logements sociaux pour loger ceux qui vivent dans des taudis, cela servira la spéculation !» Et, au DAL, on brandit la liste de cette trentaine d'immeubles parisiens, propriété de l'Etat, et proposés à des acheteurs privés. Les manifestants avaient une autre raison d'attirer l'attention sur l'ENA. Plus ironique : «A peu près tous les responsables politiques, les ministres, les chefs de grandes entreprises ont fait l'ENA et ont failli dans la politique du logement, ont marché sur la tête... Il est temps de remettre les choses à l'endroit.»

Pendant ce temps, dans le XIIIe arrondissement, l'ambassadeur de Côte-d'Ivoire en France tenait un discours tout aussi furieux ­ et très inhabituel de la part d'un diplomate ­ lors d'une visite à la maison des étudiants de Côte-d'Ivoire. Là vivent 250 personnes, dont 40 enfants, dans un immeuble très abîmé. Après les deux incendies meurtriers ayant frappé cet été des familles africaines à Paris, l'ambassadeu