L'affaire a pris du temps, mais a fini par se concrétiser : le ministère de la Justice est désormais doté d'un secrétaire général en la personne de Marc Moinard, qui va abandonner ses fonctions de procureur général de Bordeaux. Depuis mai 2004, l'heureux élu avait été chargé d'une mission : définir les contours de ce nouveau poste ; il aura donc eu le temps de le tailler... à la mesure de ses ambitions. Très vastes, commentent les connaisseurs : «Il devient le numéro deux bis du ministère de la Justice, faisant jeu égal avec le directeur de cabinet, avec, en plus, l'avantage d'être moins lié à la personne du garde des Sceaux, ce qui offre de meilleures garanties de survie.»
Podium. A 63 ans, Marc Moinard, connaît fort bien la chancellerie. Entre 1995 et 1998, sous l'ère Toubon, il y a occupé des fonctions clés. Celle de directeur des services judiciaires, le lieu où se dessine la carrière des magistrats. Puis celle de directeur des affaires criminelles et des grâces, service où remontent les affaires dites «sensibles» (concernant des personnalités, par exemple) et où s'élaborent les textes de loi. C'est à cette fonction qu'il a gagné le surnom de «Supercopter», lors d'une spectaculaire manifestation de l'intervention du pouvoir politique dans les dossiers : l'envoi d'un hélicoptère dans l'Himalaya pour récupérer le procureur d'Evry, en trekking, dans une ultime tentative d'enterrer l'affaire Xavière Tiberi.
D'après la chancellerie, Marc Moinard arrive, cette fois-ci, comme une