Les quatre forment une petite bande de filles de la cité de l'allée du Stade, à L'Häy-les-Roses (Val-de-Marne). Elles «traînent très tard la nuit», disent les voisins, elles se maquillent «comme des voitures volées» et fument comme des pompiers, picolent aussi.
Amalia (1), 16 ans, habite au deuxième étage de la tour 2, celle où l'incendie a tué 16 personnes dans la nuit de samedi à dimanche. Elle a des racines portugaises, une «mère très jeune», un petit frère de 6 ans, un père parti depuis longtemps. «C'est la plus agitée», selon une locataire du 8e étage. Audrey, 18 ans, réside dans un foyer de l'enfance des Hauts-de-Seine, mais traîne dans le Val-de-Marne au pied de la tour aujourd'hui sinistrée. Nabou, 17 ans, issue d'une famille africaine éclatée, partage son temps entre le domicile de sa mère à Drancy et celui de son père à L'Häy-les-Roses dans cette même HLM. Elle se fait souvent héberger par une voisine et, selon un locataire algérien, «elle attirait ici des filles et des garçons d'autres cités, ce qui a déjà provoqué des histoires». La petite dernière, Sophie, 15 ans, habite avec ses parents un appartement de la tour 1.
«Envoyé balader». Les quatre ne vont plus à l'école, sauf la benjamine qui fréquente un collège du coin. Elles sont «inconnues des services de police et de la justice». Elles sont comme inséparables, «tout le temps fourrées ensemble», et plutôt embrouilleuses, surtout Amalia, «la plus redoutable». Un homme âgé de la HLM d'à côté trouve que «ces filles