Barbe blanche, regard posé, calme olympien. Jean-Baptiste Libouban, 70 ans, sera sur le banc des prévenus aujourd'hui à Riom et le 20 septembre à Toulouse. Aux côtés des autres «faucheurs volontaires d'OGM» poursuivis par la justice, comme Gilles Lemaire, ex-secrétaire national des Verts, ou José Bové, ce retraité aux allures de vieux sage passerait presque inaperçu. C'est pourtant lui l'insoumis à l'origine de cette nouvelle forme de désobéissance civile : «Je ne suis pas un homme politique connu, par contre je suis grand-père et j'ai le soutien de mes petits-enfants. Ils m'ont dit : même si tu vas en prison on sera fier de toi.» Libouban a la détermination tranquille des non-violents. En juin 2003, il va voir José Bové, son vieux «compagnon d'armes du Larzac», à la maison d'arrêt où le leader paysan purge quarante-deux jours pour destruction d'OGM : «Et si on s'y mettait tous au lieu que seuls quelques paysans trinquent ? C'était culotté, je lui proposais de remettre ça.» Bové est OK. Quelques jours après, le collectif de faucheurs s'autoconstitue au rassemblement altermondialiste du Larzac. Armé d'un micro, Libouban intervient dans les forums pour susciter des vocations. «Aujourd'hui, on est 5 100 faucheurs malgré la répression.» Se retrouver à la barre, et peut-être en prison, est «cohérent avec ces choix de vie au quotidien», raconte Bové.
Libouban a «quarante ans d'engagement dans la non-violence» derrière lui. Avec pour base de départ la communauté de l'Arche. Né à Par