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Libération

Des avocats privés de visite

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Défenseurs des accusés du procès Bonnal, ils quittent l'audience. La justice leur refuse l'accès au dossier.
publié le 16 septembre 2005 à 3h43

C'est la réponse du berger à la bergère, et pour le moins elle ne brille pas par son panache. Les directeurs des maisons d'arrêt où sont incarcérés les accusés du procès de Jean-Claude Bonnal, dit «le Chinois», ont reçu mercredi un avis de la cour d'assises leur expliquant qu'ils ne devaient pas faire droit aux permis de communiquer accordés aux avocats de ces détenus. Lundi dernier, ceux-ci s'étaient «retirés» très solennellement du procès qui avait commencé devant la cour d'assises de Créteil le 6 septembre, estimant qu'«ils ne pouvaient librement assurer leur rôle de défenseur». Principal grief motivant cette «grève» de la défense, la jonction de deux affaires au cours desquelles six meurtres ont été commis (Libération du 13 septembre). Rien que de plus normal, estime-t-on du côté du parquet général : «Cet avis est la conséquence juridique de l'annulation par ces avocats de leur mandat de défense. Juridiquement, ils ne sont plus constitués dans le dossier, par conséquent, n'ont plus de lien avec leur client.» Et de laisser entendre qu'ils peuvent toujours demander, comme n'importe qui, un droit de visite. Avec cette différence, au cas où ils obtiendraient du juge un tel permis, qu'ils seront fouillés, que leur entretien sera soumis à la surveillance d'un gardien, et limité dans le temps.

«C'est de l'autoritarisme judiciaire», protestent Françoise Cotta et Stéphane Oualli, les deux avocats de Hakim Bouhassoune, l'un des coaccusés de Bonnal. «Les magistrats et les juges viol