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Libération

L'hôtel, et puis presque plus rien pour les expulsés du squat du XIVe

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Evacués le 2 septembre, ils ont été relogés quinze jours et attendent des solutions.
publié le 16 septembre 2005 à 3h43

C'est la fin, alors tout s'emballe. Ibrahim (1) a rendez-vous à la préfecture de police. Souleymane, chez l'assistante sociale. L'ambassadeur de Côte-d'Ivoire devait passer dans la soirée, la mairie du XIVe arrondissement a reçu les représentants des familles. Depuis quarante-huit heures, les administrations s'agitent, un peu. Pour les ex-squatteurs de la Tombe-Issoire, les deux semaines d'hébergement promises par les autorités se sont achevées ce matin.

«On a tous maigri.» Le 2 septembre, dans cette rue du XIVe arrondissement parisien, les forces de police évacuaient une quarantaine d'Ivoiriens habitant un squat jugé insalubre et dangereux par le ministère de l'Intérieur. Les couples avec enfants ont été hébergés dans un hôtel Formule 1 de la Porte de Châtillon, à la lisière de l'arrondissement. Pour les hommes et femmes seuls, direction Suresnes (Hauts-de-Seine), dans un autre hôtel. Cette relocation «d'urgence» devait laisser place à des propositions plus concrètes. Seule mesure durable : la régularisation par la préfecture de police de Paris de trente-sept locataires sans papiers. Parties avant l'évacuation du squat, pour éviter la police, ces personnes se sont présentées plus tard aux hôtels. D'autres ne sont jamais revenues, logent «à droite, à gauche», chez des proches, ou dans d'autres squats.

A Suresnes, hier soir, le départ de l'hôtel semblait inévitable. Ibrahim a l'oeil sombre. «On ne sait pas ce qu'on va devenir. J'irai pas à la mairie ! C'est pas elle qui nous a