Clermont-Ferrand correspondance
Les six faucheurs volontaires qui ont comparu mercredi et jeudi pour «destruction en réunion» d'une parcelle d'essais OGM le 14 août 2004 à Marsat (Puy-de-Dôme), sont repartis au moins satisfaits sur un point : dans l'étroite enceinte de la cour d'appel de Riom, le vaste «débat de fond», tant attendu par les 5 000 adhérents à ce mouvement, sur la question des risques liés aux OGM a pu se dérouler. Et les prévenus «vider leur sac», selon l'expression du président Poughon, à défaut d'entendre les 167 autres faucheurs qui ont revendiqué la participation à cette action.
Chacun a donc détaillé les motivations de sa propre «désobéissance civique». Laurent Cayla, éleveur de moutons, s'est dit «échaudé par les histoires de vache folle». Francis Roux, qui produit du lait pour le roquefort, a affirmé «se battre pour l'humanité». Christian Roqueirol, éleveur en plein Larzac, accusé par ailleurs d'avoir blessé volontairement un gendarme, s'est fait le porte-parole des consommateurs : «Ils me demandent depuis des années s'il n'y a pas d'OGM dans les aliments des animaux.» Pour Gilles Lemaire, ex-secrétaire national des Verts, la non-violence active peut «faire évoluer la loi», comme ce fut le cas en d'autres temps pour l'avortement. Même ligne pour Jean-Baptiste Libouban, fondateur du mouvement des faucheurs et ancien de la communauté de l'Arche : «Aller contre la loi n'est pas simple, ne rien faire est encore plus grave.» Quant à Adrien Depaul, le sixième p