Un scénario désormais rodé. Au petit matin, les forces de police se présentent en nombre au pied d'un bâtiment insalubre, squatté ou non. Ils bouclent le secteur avec des barrières métalliques derrière lesquelles prennent place des CRS chargés de filtrer les allées et venues. Personne ne passe sauf les habitants des rues cernées par le dispositif, à la seule condition de prouver leur adresse. En même temps, les policiers investissent l'immeuble insalubre ou en péril pour évacuer les occupants.
A la hussarde. Cela s'est peut-être passé près de chez vous. C'était vendredi, vers 7 h 00, au 21 de la rue du Maroc, dans le XIXe arrondissement de Paris. Une semaine plus tôt, deux opérations de ce type avaient été menées, rue de la Fraternité toujours dans le XIXe, et rue de la Tombe-Issoire dans le XIVe. Des opérations qui font suite au propos du ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, demandant aux préfets de «recenser les immeubles insalubres et les squats» pour les évacuer «lorsque la sécurité des personnes l'exige». Mais cette notion de l'urgence est âprement contestée concernant les trois immeubles parisiens évacués manu militari au cours de la dernière quinzaine. Les deux premiers squats ne semblaient pas les plus dangereux, aux yeux des élus locaux parisiens, qui ont à connaître d'autres situations où l'insalubrité et le danger apparaissent comme plus probants. En outre leur expulsion est intervenue à la hussarde, sans aucune solution de relogement pérenne à la clé. Aujourd